DéFIER LE RèGLEMENT POUR ROULER EN VTT SUR LA PLAGE

Qu’ils se déplacent en quatre-roues ou en côte-à-côte, nombreux sont les résidents qui apprécient leurs promenades sur les plages. Et même si Port-Cartier a décidé d’appliquer son règlement municipal qui le leur interdit, ils comptent bien le défier et continuer leurs activités.

Port-Cartier a demandé à la Sûreté du Québec d’appliquer l’interdiction de circuler avec des véhicules à moteur sur les plages municipales, en distribuant des constats d'infractions aux contrevenants.

Le résident du quartier de Pointe-aux-Anglais, Rodolphe Deroy, l’admet sans détour : il ne compte pas respecter l’interdiction de circuler avec des véhicules à moteur sur les plages de Port-Cartier.

Et il n’est pas le seul à défier la réglementation municipale, car lors de la visite de Radio-Canada la semaine dernière, plusieurs amateurs profitaient de la journée ensoleillée pour circuler en VTT sur les plages du secteur.

Selon Rodolphe Deroy, le règlement municipal sera difficile à faire passer auprès des habitués. Ils en donneront, des tickets. On va les payer, puis on va continuer à se promener. Les policiers vont se tanner, parce que le monde la place, je sais qu’il va tenir son bout, prévient-il.

Port-Cartier décide d'appliquer son règlement

Jusqu’à l’année dernière, Port-Cartier tolérait la présence de ces véhicules malgré le règlement en vigueur, tout en demandant à la Sûreté du Québec de faire de la sensibilisation au lieu de réprimander.

Mais la municipalité change de cap en raison de l'augmentation du nombre de plaintes citoyennes, et demande désormais aux agents d’appliquer l’interdiction en distribuant des amendes. Les contrevenants peuvent s’attendre à recevoir un constat d’infraction de 100 $.

Le maire ferme ainsi la porte à la demande d’une vingtaine de citoyens, qui se sont présentés à la séance du conseil municipal et qui souhaitent conserver un droit qu'ils jugent acquis de circuler sur les plages avec un véhicule à moteur.

Comme Réjean Bélanger, de Rivière-Pentecôte, qui aurait préféré un encadrement de la pratique plutôt qu’une interdiction totale.

Moi aussi, j’aimais aller sur la plage en quatre-roues, mais là c’est fini, tranche le maire Alain Thibault.

Une zone fragile à préserver

La directrice du Comité ZIP Côte-Nord du Golfe, Sarah-Émilie Hébert-Marcoux, rappelle que le passage des VTT sur les plages a des effets multiples et difficiles à mesurer sur l’environnement.

Elle craint l'effet des pneus sur la végétation du littoral et le déversement d'huile à moteur dans l'eau.

C'est un acte prisé dans tout le Québec maritime. Ce n'est pas le passage d'un seul véhicule, mais l'effet cumulatif qui est nocif, explique-t-elle.

Le maire Thibault veut également rehausser la sécurité sur la plage. Il pense principalement aux plus jeunes qui profitent eux aussi de ces lieux, en s'amusant dans le sable où dans l'eau, et qui sont vulnérables si un pilote inattentif passe trop près d'eux.

Cette préoccupation fait d'ailleurs écho chez Bruno Deroy, qui possède un chalet à Pointe-aux-Anglais, et qui se prive de visiter le bord de mer avec ses petits-enfants. C’est trop dangereux, ça roule très très vite, témoigne-t-il.

La Sûreté du Québec confirme avoir effectué de la patrouille ce printemps dans la région, mais n’a pas encore donné de contraventions sur les plages de Port-Cartier.

D'après les informations de Charles-Étienne Drouin

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